“La Bouche Pleine de Terre” de Branimir Scepanovic (Libretto, 2024)

Découvert sur le tard en Février 2021, à peine un mois après notre ouverture, nous n’avions malheureusement pas pu à l’époque parler au plus grand nombre de Branimir Šcepanovic et de son génie de narrateur, pour cause de droits mouvants entre éditeurs. Nous avions vu ensuite fleurir quelques mois plus tard l’œuvre complète de Branimir en un seul volume que nous avons dégusté avec joie (quelle puissance littéraire, l’auteur serbe ouvre un gouffre entier aux pieds de son lecteur en à peine cinq pages) aux éditions Noir sur Blanc.

Cela fait donc trois ans que l’on attend une réédition poche d’au moins « La bouche pleine de terre » qui nous avait tant conquis. On parle ici d’une grande découverte comme on en fait peu : d’une langue et d’une couleur singulières, uniques en leur genre. On aimerait presque ne trop rien vous en dire, et vous laisser découvrir à l’aveugle, sans quatrième de couverture ni rien, comme on a pu le faire, ces quatre-vingt-dix petites pages. Sachez qu’il est question de course-poursuite, d’absurde froid et tranchant presque à la Beckett, et que l’on est ici en présence d’un récit hautement psychologique.

Une petite pierre anthracite, brute, et pleine de terre que l’on tourne et retourne dans notre poche, bien content de l’avoir à nos côtés, et que l’on est décidément très, très heureux de pouvoir enfin vous présenter.

Tout.e amoureux.se de ce court roman se doit de découvrir toute l’œuvre de son auteur.