“Des milliards de tapis de cheveux” de Andreas Eschbach (L’Atalante, 2025) & “Méduse” de Martine Desjardins (L’Atalante, 2025)
Bonheur de voir de plus en plus d’éditeurs indépendants lancer leur collection poche, d’un point de vue de l’objet livre mais également de l’économie dans lequel il s’inscrit. Chez l’Atalante c’est l’occasion de donner un seconde souffle à des titres phares, accompagné du duo de choc Førtifem. Bienvenue aux petites beautés aux reflets métallisés.
On commence avec "Méduse" de Martine Desjardins, littérature de genre québécoise qui s’est avérée être une très belle découverte, assez surprenante même dans son approche et son propos. On est fondamentalement sur un récit d’émancipation féminine où l’on suit une héroïne dotée d’un regard létal placée dans un institut pour jeunes filles. Elle y apprendra à s’aimer, s’accepter et se libérer à travers ses interactions avec les adultes qui peuplent ce lieu si étrange. Même si on estime qu’il y a a un avertissement à faire en amont de la lecture de ce livre qui n’y va pas de main morte à plusieurs reprises, il n’en reste pas moins un texte qui nous a charmé par ses atours de roman initiatique, son ambiance gothique, et la trajectoire de son personnage principal.
Second livre de cette humble publication à caractère promotionnelle néanmoins non dépourvu d’un amour sincère et profond, et pas des moindres : le classique allemand de science fiction contemporaine (sortie originale en 1995) "Des milliards de tapis de cheveux ». Probablement le livre qui finira par nous hanter le plus en 2025, que l’on vous conseille avec ardeur sans vouloir trop vous en dévoiler. Roman addictif et grandiose à la croisée du conte et de l’épopée spatiale, où chaque chapitre peut être vu comme une petite nouvelle qui explore un nouveau personnage d’un univers vaste, dont les liens se font au fur et à mesure. C’est diablement bien construit, assez addictif, et porte une réflexion sur le pouvoir, l’aliénation, la foi, les traditions, la politique, et la résistance à un système. Vraiment un petit bonbon avec des scènes qui resteront gravées dans notre mémoire. Une lecture immersive, qui ne finit jamais de nous surprendre.