“J’avais peur que les morts soient là” de Nathalie Constans (Chemin de Fer, 2022)

Objet sombre et scintillant, "J'avais peur que les morts soient là" est un de nos livres phares de cette année en ce qui concerne la littérature dorénavant appelée "de l'Imaginaire". Ici il est question de zombies, d'invasions, de surgissement, de morsures et de filaments stagnants, évoluant sournoisement à la surface du sol, piégant les derniers survivant·es d'un monde futur, dans une ville émergée de terre.

La catastrophe ne nous est pas épargnée mais comme d'autres avant elle, Nathalie Constans en profite pour s'appesantir sur les relations entre les différents groupes de personnages (tous très bien campés), ainsi que la solidarité et l'entraide qui se met en place entre elleux. Ce qui fait de "J'avais peur..." un livre à a fois très bien écrit, sur les relations entre des individus loin d'être banaux, mais également qui n'a pas peur d'évoquer les fluides corporels ainsi que les éclats de terreur et d'horreur qui émergent, jaillissent sans retenue à des moments clefs du livre.

Un livre que l'on recommande donc chaudement à celles et ceux qui aiment leur Fantastique très bien écrit, mais également à celles et ceux qui apprécient des ouvrages comme "La Parabole du Semeur" d'Octavia E. Butler ou même d'une certaine manière "Tabor" sorti l'année dernière chez les éditions du Sabot. Parce que l'horreur et la survie doivent également rimer avec amour de son prochain, et camaraderie.

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“34 récits très courts et assez courts” de Linor Goralik (Monts Métallifères, 2022)

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