“Malacqua” de Nicola Pugliese (Editions do, 2018)

"Malacqua" c'est l'histoire de quatre jours de pluie diluvienne dans la ville de Naples. C'est aussi l'unique roman de Nicola Pugliese dont la profession, journaliste, ne fait aucun doute dans sa chronique juste, précise et détaillée des évènements qui parsèment le livre, des plus politiques aux plus surnaturels.

La plume de Pugliese se fait à l'image de la pluie qui tombe sans s'arrêter, nous immergeant dans la vie des habitants de la ville italienne, leurs amours, tracas, flux de pensées et pérégrinations. Sa langue est fluide et s'écoule tout au long d'un roman qui se transforme en tourbillon, ballet où se succède les individualités et leur intimité quotidienne. Le livre n'ayant de cesse de passer de l'intériorité des personnages à l'extériorité dans laquelle ils sont plongés.

"Malacqua" c'est une ville qui se raconte, au rythme des gouttes et des espérances. On a pu penser par moment aux "Vingt journées de Turin", de Giorgio De Maria, édité cette année aux mêmes éditions do, la verve mouvante et limpide en plus, mais avec la même maestria dans la narration. Au final, "Malacqua" est le récit de petits êtres pris dans un évènement qui les dépasse, sur lequel ils n'ont que peu de prises. Un récit à taille humaine aussi généreux que ses averses : des existences se racontent, une ville prend vie.

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