“Seul l’océan pour me sauver” de Samantha Hunt (Le Gospel, 2025)
Vous évoquer dans des mots simples et choisis les petites étincelles de joie qui se sont allumées dans nos yeux à la lecture de Samantha Hunt, une nouvelle autrice états-unienne que l’on ajoute à notre arc de l’affection tendre, et que l’on espère toujours plus traduite.
Vous avouer qu’à une époque nous avions pu chercher des œuvres qui rendraient toute la poésie de ces moments étirés vécus lors de soirs d’hiver où l’on laisse reposer son auguste tête contre la vitre fraîche d’un bus, sous une pluie battante, l’esprit vacant, vaquant.
L’aurions-nous trouvé ce petit trésor de perte et d’interrogations déchirantes ? Un pot pourri d’ennui qui débouche à la fois sur l’amour fou, la rêverie infinie, et la misanthropie larvée. Aurions-nous sous nos yeux le livre qui, en un mot comme en cent, traiterait de ce sujet ingrat qu’est l’adolescence, ou sa sortie tout du moins ?
Dans cet océan salvateur on suit une jeune femme de 19 ans, dans l’attente d’un père disparu depuis une belle dizaine d’années, folle amoureuse d’un homme plus âgé, au sein d’une toute petite ville de pêcheurs au Nord des États-Unis d’Amérique. Tout y passe : états d’âmes, recherche d’une certaine forme d’identité grâce à la figure de la sirène, souvenirs, une certaine forme de réalisme magique, l’intervention d’éléments déchaînés…
Il faut lire Samantha Hunt pour l’ambiance qu’elle insuffle à son récit : quelque chose de désinvolte, entier, à la fois tendre et excentrique, comme une jeunesse libre qui cherche son chemin sur une route qui ne mène de toutes façons que vers le Sud. Un nouveau bonbon littéraire pour cette année qui n’en manque décidément pas.
~ Merci Ratcharge pour la traduction magique. Merci Le Gospel pour le beau moment.
